Épithèse auriculaire gauche, rétention via des aimants
“Je suis née avec une petite oreille en 2004.
Mon enfance a été compliquée, j’étais très timide, je n’avais pas confiance en moi et je portais toujours mes cheveux détachés de peur que quelqu’un ne remarque quelque chose.
Seules mes amies étaient au courant et tout se passait bien avec elles.
Mais une fois au collège, la première fois que j’ai attaché mes cheveux, des élèves ont dit que ça ressemblait à une nageoire, une réflexion qui m’a affligée ce qui fait qu’à cette époque, je ne les ai plus jamais attachés en public parce que c’est un peu perturbant, les commentaires des autres, dès qu’une personne a quelque chose de particulier, ça peut blesser et ça fait mal.
Toutes les démarches possibles avaient été faites par mes parents, on a vu des chirurgiens qui ont déconseillé l’ouverture du conduit auditif, parce que d’une part, cela comportait trop de risques et d’autre part, parce que j’entends très bien avec mon oreille droite et même un peu en sourdine à gauche.
Pour la reconstruction du pavillon, toutes les solutions ont été évaluées. J’avais déjà rencontré Madame Riedinger quand j’étais petite. À 14 ans, j’ai finalement opté pour la reconstruction par épithèse. Je me suis dit que je pourrai enfin attacher mes cheveux et j’ai pensé que l’épithèse aurait un résultat esthétique plus sûr que la chirurgie qui me faisait un peu peur.
Les deux petites fixtures osseuses ont été mises en place par le Dr Hémar au CHU de Strasbourg et en octobre 2018, j’ai eu ma première épithèse fixée par des aimants.
Quand tous les gens autour de vous ont deux oreilles, on se sent différent. Avec une épithèse, on devient plus normal et on se sent mieux.
Grâce à l’épithèse, j’ai complètement repris confiance en moi, je m’attache les cheveux, et je me sens normale. Les autres ne remarquent pas que j’ai une épithèse, alors ça me rassure.
Donc je mène la même vie d’adolescente comme les autres, j’ai beaucoup d’amis et aussi un copain qui m’a posé beaucoup de questions au début, mais accepte totalement ma différence. Je porte des lunettes, et je peux mettre le masque. J’écoute souvent de la musique avec mes écouteurs et mon père m’encourage à ne pas la mettre trop fort pour ne pas perdre en audition.”