Épithèse nasale, rétention par aimants
« En 2014, on m’a découvert un cancer au niveau de la cloison nasale.
Malgré un traitement très lourd, il a récidivé en 2017.
En 2018, lors de la troisième récidive, le professeur Debry m’a annoncé qu’il était préférable de procéder à une ablation totale du nez. J’ai bien sûr tout de suite demandé comment pouvait se faire la reconstruction. Il m’a alors expliqué que cela serait très compliqué, cela nécessiterait plusieurs interventions chirurgicales et que le résultat risquait d’être très décevant. En plus du choc du retour du cancer, j’ai dû me faire à l’idée de perdre définitivement mon nez. Il m’a alors parlé des épithèses sur implants; c’est comme cela que j’ai fait la connaissance de Mme Riedinger et de Michèle.
La chaleur de leur accueil, leur professionnalisme et leurs paroles rassurantes m’ont aidée à surmonter mes angoisses. L’opération s’est bien passée, les implants ont pu être posés dans la foulée. J’ai assez vite récupéré et ai pu reprendre ma vie “normalement”, mais en raison de la radiothérapie je n’ai pas pu avoir mon épithèse immédiatement. Alors comment vivre “normalement” avec un pansement sur le nez ? Dès que je sortais de chez moi, j’étais sur le qui-vive, quand je croisais quelqu’un je détournais la tête, j’avais envie de disparaître.
Lorsque j’ai eu mon épithèse je me suis vite rendu compte qu’elle passait totalement inaperçue pour la plupart des gens, surtout lorsque je porte mes lunettes. Plus besoin de faire les courses à l’ouverture des magasins pour croiser le moins de monde possible, de promener le chien à l’aurore… J’ai retrouvé le plaisir de sortir au restaurant avec des amis, le plaisir de faire du shopping (aie, aie… la carte de crédit)… Mais tout n’est pas facile, même si l’épithèse me redonne une vie sociale… Dans ma tête c’est encore difficile : elle est le symbole de ma maladie, de ma mutilation. Mais elle est également mon alliée dans ma nouvelle vie. »