Épithèse orbitaire droite, rétention par 3 aimants
« J’ai eu le cancer du menuisier, reconnu comme maladie professionnelle.
Tout a commencé il y a 5 ans : j’avais froid, perdu l’appétit et mal aux dents, puis des maux de tête sont apparus de plus en plus forts. Au bout de 6 semaines, j’ai été adressé au CHU de Strasbourg. Après une biopsie, ils ont découvert que c’était cancéreux. J’ai continué à perdre du poids, 20 kg en tout. La maladie avait atteint les sinus et la cavité orbitaire. Le Dr Hémar m’a enlevé la tumeur avec l’œil droit et l’os qui était atteint. Des séances de radiothérapie et de chimiothérapie ont suivi. Le Dr Zink a reconstruit le creux de la joue par un lambeau chinois puis quelques mois plus tard, le creux temporal, avec une greffe de côte.
En février 2018 le Dr Hémar a mis en place 3 implants dans le rebord orbitaire en collaboration avec l’épithésiste. Comme j’avais eu de la radiothérapie, on a attendu plusieurs mois la consolidation de l’os.
Après 5 rendez-vous chez l’épithésiste, j’ai eu mon épithèse en juin 2018. Mes amis et connaissances trouvent incroyable qu’on ne voie rien, qu’il n’y ait pratiquement pas de différence avec l’autre côté et que je sois comme avant. Il y en a même qui m’ont demandé si je voyais avec l’œil de l’épithèse ! J’ai pu faire la photo pour la carte d’identité pour aller en vacances à l’étranger. J’ai pris l’avion, personne n’a rien dit au passage de la sécurité et les portiques n’ont pas sonné. J’étais rassuré, j’avais emporté le certificat des implants du Dr Hémar mais je n’en ai pas eu besoin.
Physiquement je me sens à nouveau normal, plus à l’aise. Je retourne dans les soirées dansantes. Ma femme insiste pour que je porte tout le temps mon épithèse en public. Le soir je préfère l’enlever. À la piscine, je porte mon épithèse sans lunettes de plongée mais je ne mets pas la tête sous l’eau. Mon plus gros problème a été de m’habituer à ne voir que d’un seul œil. Il m’arrive de bousculer les gens parce qu’en plus, je n’entends plus à droite. Maintenant ça va mieux, je n’y pense plus, même en voiture je peux conduire grâce aux rétroviseurs. Mais pour le bricolage de précision, c’est encore difficile. »